Mission Jeunes, démarche d'accompagnement global portée par les opérateurs du travail temporaire vise à facilite l’accès à l’emploi des jeunes de moins de 26 ans. Cela se concrétise par la mise en place d’un partenariat renforcé entre les agences d’emploi, les missions locales et l’ensemble des acteurs locaux de l’emploi et de la formation. A Avignon, de nombreuses actions ont été déjà été mises en place et illustrent l’efficacité de ce travail commun mené entre la branche du travail temporaire et la mission locale.
Pierre-Bernard Duthoit, directeur de l’agence RAS Intérim d’Avignon, est depuis longtemps très investi dans la collaboration avec la mission locale d’Avignon. Il témoigne : « J’interviens dans chaque groupe de la Garantie Jeunes pour présenter l’intérim. Ces jeunes sont souvent confrontés à des problématiques personnelles importantes, des difficultés de savoir être, ils ne savent pas comment se tenir ou se présenter. Au départ ils ne nous voient pas du tout comme une structure qui peut les remettre à l’emploi. Puis nous construisons un dialogue avec eux et leur donnons des outils pour les aider à se connecter au monde du travail, à se présenter correctement en agence par exemple. Nous travaillons aussi sur des simulations d’embauche ».
Loëtitia Fijalowicz, responsable secteur emploi et Garantie Jeunes de la Mission Locale Jeunes Grand Avignon , complète : « Ces interventions des agences d’emploi leur permettent de changer leur regard sur le travail temporaire. Souvent ils arrivent avec une vision décalée et défaitiste parce qu’ils n’ont pas été rappelés après avoir déposé leur CV en agence. Ils ont une mécompréhension du métier de la personne qui travaille en agence et de ce qu’est une mission. Il faut d’abord travailler sur leurs idées reçues et les mauvaises représentations qu’ils ont. Il faut leur faire prendre conscience des codes à respecter. Rencontrer les recruteurs est très important pour eux. Un recruteur d’une agence qui donne son avis sur leur CV est très appréciable parce qu’ils ont une légitimité différente de la nôtre à le faire. Cela permet également aux jeunes de prendre en compte les contraintes du recruteur et ainsi de mieux comprendre comment il faut se présenter ou pourquoi il important d’être à l’heure par exemple ».
D’autres ateliers sont organisés : « Les agences interviennent aussi pour présenter les secteurs en tension sur notre bassin d’emploi. Souvent les jeunes ne connaissent que les métiers qu’ils voient dans leur quotidien mais n’ont aucune vision de ce qui ne les touche pas directement, comme les métiers de la fibre optique par exemple. Les ateliers de présentation de ces secteurs sont très bénéfiques pour eux car cela concrétise les choses, ils découvrent de nouvelles possibilités qui s’offrent à eux ».
Loëtitia Fijalowicz s’appuie sur un exemple de jeune suivi depuis début juillet : « Au départ il était en grande difficulté, il n’avait pas travaillé depuis trois ans, il n’avait plus de repères et avait peur de sortir de chez lui ». Ce jeune a beaucoup appris des ateliers auxquels il a participé et a été parrainé par RAS Intérim qui l’a remis à l’emploi en lui proposant des missions d’intérim. « Nous lui avons donné les repères nécessaires qui lui ont permis de se réveler et de prendre confiance en lui » se félicite Loëtitia Fijalowicz. N’ayant ni le BSR ni le permis de conduire, ce jeune est freiné par des soucis de mobilité pour pouvoir être délégué sur davantage de missions. « Nous sommes en train de travailler pour obtenir une aide pour payer une partie de son permis de conduire. Le fait qu’il ait déjà fait ses preuves lors de ses missions avec RAS est très positif pour déclencher les aides financières » ajoute la responsable Garantie Jeunes de la mission locale.
Les jeunes sont également sensibilisés aux avantages et services de la branche du travail temporaire : « Les jeunes intéressés peuvent avoir un rendez-vous téléphonique avec une conseillère du Fastt pour faire un diagnostic. Cela permet de les pré enregistrer et de les informer sur les aides du Fastt et d’accélérer les choses si certains services sont ensuite mobilisés » explique Loëtitia Fijalowicz. La collaboration avec les agences d’emploi concerne aussi la formation : « L’ETTI Refex’Inserim est venue proposer des contrats de professionnalisation à trois jeunes sur de la préparation de commandes en fruits et légumes et nous sommes en train de travailler avec CRIT pour la mise en place d’un CIPI dans la logistique » poursuit Loëtitia Fijalowicz.
Le bilan dressé par les partenaires sur l’impact de ces actions concrètes auprès des jeunes souligne l’efficacité du dispositif : « Généralement au bout de six semaines, ce ne sont plus les mêmes, ils ont été amenés à se poser les bonnes questions, ont évolué dans leur savoir être et ils ont une idée plus précise de ce qu’ils veulent faire. Ce travail mené avec l’ensemble des partenaires donne vraiment une chance aux jeunes de s’en sortir » précise Pierre-Bernard Duthoit. Loëtitia Fijalowicz abonde dans le même sens : « Ces jeunes ont un jardin à cultiver, celui de leur avenir. Nous sommes là pour leur donner les bons outils pour faire pousser les bonnes plantes, les booster. Et pour cela, avoir les recruteurs des agences qui viennent leur tendre la main avec un regard bienveillant change tout pour eux. Nous sommes dans un partenariat gagnant gagnant avec les agences d’emploi et le travail de coordination de la conseillère Mission Jeunes du FAF.TT nous permet de travailler avec davantage de partenaires. L’investissement de tous à des retombées vraiment positives pour les jeunes ».