En quoi le déploiement des conventions régionales avec le FAF.TT s'inscrit-il dans les orientations et les priorités de l'Agefiph ?
Sandrine ROY, Direction des Grands Comptes à l'Agefip : Comme vous le savez, l'un des principaux freins à l'insertion professionnelle des personnes handicapées est leur niveau de qualification. C'est la raison pour laquelle l'Agefiph a fait de la formation en général et de l'alternance en particulier un axe prioritaire. Ses interventions visent à favoriser l'accès des personnes handicapées à l'offre de formation de droit commun et à la compléter, ceci afin de leur permettre d'acquérir les compétences nécessaires à un accès durable à l'emploi dans le cadre d'un parcours d'insertion professionnelle optimisé. L'Agefiph développe depuis quelques années des partenariats avec les OPCA. C'est dans ce cadre que l'Agefiph et le FAF.TT se sont mobilisés pour développer des solutions sur mesure en phase avec les besoins des personnes handicapées et des entreprises utilisatrices et les attentes des agences d'emploi. Ces conventions ont pour objectif d'être déclinées régionalement pour s'inscrire dans le paysage partenarial avec les partenaires services de l'Agefiph mais pour s'articuler également avec les stratégies des délégations régionales en matière de formation. Dix régions déclinent aujourd'hui la convention avec le FAF.TT, dont la région Pays de la Loire, avec des objectifs définis conjointement sur le développement des contrats en alternance qui tiennent compte des contextes et réalités de chaque bassin d'emploi. Considérée comme une priorité aussi bien par les pouvoirs publics que par l'Agefiph, l'alternance est au coeur de nombreuses expérimentations menées partout en France. Les publics les plus fragilisés peinent encore à entrer dans le dispositif. Or, les dispositifs de formation du FAF.TT sont parfaitement adaptés au profil des personnes handicapées et les périodes d'intérim peuvent constituer un marche pied évident vers l'emploi durable dans le contexte actuel. L'alternance s'impose donc comme une voie privilégiée d'accès à l'emploi pour les personnes handicapées. Dans le cadre du plan de développement de l'alternance adopté récemment par le Conseil d'Administration, nous espérons que de nouvelles régions viendront s'associer à ce dispositif qui se veut avant tout pragmatique et dynamique.
Qu'attendez-vous du partenariat que vous venez de signer avec le FAF.TT ?
Catherine LOGEAIS, Déléguée régionale Agefiph Pays de la Loire : Le premier effet attendu du partenariat régional avec le FAF.TT concerne la progression du nombre de projets de formation au bénéfice des personnes en situation de handicap à travers des outils tels que le CIPI, le CDPI et le contrat de professionnalisation. Il a pu être observé ces dernières années une vingtaine de formations de ce type en Pays de la Loire. Nous misons sur un doublement d'ici deux ans et j'espère que ces objectifs seront dépassés. A terme le développement de ces formations doit permettre aux salariés intérimaires de trouver un emploi durable par le biais d'acquisition de compétence en lien avec les entreprises utilisatrices. Pour avoir rencontré récemment des agences d'emploi ligériennes, je sais que la demande de nombre d'entreprises utilisatrices est de se voir proposer des recrutements de personnes en situation de handicap pour répondre à leur obligation d'emploi. Sur le plan économique et sur celui du marché du travail, la région Pays de la loire est une région ayant un recours important à l'intérim même si il est noté une certaine stabilisation depuis plusieurs mois. Le contexte est donc plutôt favorable au développement attendu. Le deuxième effet recherché est un renforcement des liens entre les opérateurs du service public de placement et les agences d'emploi sur les territoires aussi bien sur la formation que sur d'autres aspects tels que la présentation de candidats, la relation entreprises,... L'année dernière, les six Cap emploi de la région ont permis la signature de près de 700 missions dont 85% d'une durée inférieure à trois mois. Un des enjeux de ce partenariat, c'est de miser sur le fait qu'une mission d'intérim dans la situation dégradée de l'emploi puisse être une marche pour aller vers un contrat plus durable dans l'entreprise. Ainsi, au-delà des objectifs indiqués dans la convention que nous venons de signer, j'attends à moyen terme que les intérimaires handicapés puisse y trouver un vrai levier pour obtenir un emploi stable en faisant preuve de leurs compétences et leur adaptabilité. Le plan d'action qui a débuté par une première rencontre régionale en avril dernier doit nous y conduire.
Depuis 2009 et dans le cadre d’une convention cadre avec l’Agefiph au niveau national, AKTO - Réseau FAF.TT s’engage à renforcer l’accès des personnes handicapées aux dispositifs de la formation professionnelle proposés par la branche de travail temporaire.